Le Défilé du Ballet du 30 octobre, précédant la représentation Hommage à Jerome Robbins, a également marqué la dernière apparition sur la scène du Palais Garnier d’une étoile masculine dont le talent sur le plancher était à la hauteur de sa discrétion hors scène, Josua Hoffalt.
A seulement 34 ans, le danseur tire sa révérence après quelques 6 années en tant qu’étoile et 16 ans dans la compagnie, des années émaillées de lourds pépins physiques, qui ne l’ont pas empêché d’arriver au sommet de la hiérarchie à force de volonté et de perfectionnisme. La décision de quitter le Ballet de l’Opéra de Paris est courageuse et assez radicale. Après tout, d’autres avant lui ont choisi de persévérer pour grappiller de fugitifs moments d’épanouissement artistique :on pense notamment chez les hommes à Jérémie Bélingard, Benjamin Pech ou Hervé Moreau.
Mon premier souvenir de Josua Hoffalt sur scène remonte à l’été 2008 dans la Dame aux Camélias où il était un Gaston Rieux bondissant dans la partie de campagne du deuxième acte. Pour les nostalgiques de Raymonda, il fait également partie du quatuor brillant d’ami(e)s de l’héroïne avec Dorothée Gilbert, Emilie Cozette et Florian Magnenet dans la captation télévisée avec Marie-Agnès Gillot, José Martinez et Nicolas Le Riche.
Pour cause de blessure, la consécration d’étoile tarde un peu à venir, c’est avec Solor dans la Bayadère (pas forcément son plus grand rôle) qu’elle interviendra en 2012, et il inaugurera son statut tout neuf à l’occasion de la diffusion du ballet en direct au cinéma avec Aurélie Dupont et Ludmila Pagliero comme partenaires. A l’issue de cette représentation, Ludmila Pagliero sera d’ailleurs nommée étoile, liant en quelque sorte le destin des deux danseurs sur scène.
Parmi les étoiles masculines, Josua Hoffalt était celui qui me rappelait le plus Manuel Legris, de par son physique, son style, la qualité du partenariat (il mettait en valeur toutes ses partenaires sans exception) et les rôles qui lui allaient. Beaucoup distribué dans le répertoire classique et narratif de la troupe, c’est tout naturellement qu’il se retrouve attaché à des souvenirs de belles soirées de spectacles. Parmi mes souvenirs les plus marquants : Colas dans la Fille Mal Gardée avec Myriam Ould-Braham après la nomination de cette dernière (c’est le Colas parisien), le Prince Désiré de Ludmila Pagliero dans la Belle au Bois Dormant, un Frollo d’anthologie dans Notre Dame de Paris lors de la série d’adieux de Nicolas Le Riche ou un Des Grieux passionné avec Ludmila Pagliero dans l’Histoire de Manon.
On l’a découvert également chorégraphe et metteur en scène pour 3ème étage avec une fantaisie dansée inspirée par le Lac des Cygnes : une piste de reconversion après cet arrêt prématuré de sa carrière de danseur ?
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