Comme pressenti à l’annonce des distributions du Parc, Alice Renavand a récolté hier soir les fruits d’une année particulièrement riche, lors de sa première représentation aux côtés de Stéphane Bullion. En une année, elle s’est vu confiée pour la première fois un rôle principal dans un grand classique, la Kitri de Don Quichotte, pour un partenariat détonnant avec un tout jeune Basilio, François Alu, puis elle a été propulsée en vedette sur la scène du Bolchoï dans Paquita , tout en poursuivant sa carrière remarquable dans le contemporain (Kaguyahime , Doux Mensonges, le Boléro de Sidi Larbi Cherkaoui).
Pour une danseuse de 33 ans, cette nomination ne récompense pas la virtuosité technique, mais un tempérament artistique et une présence scénique hors du commun, que s’arrachent les chorégraphes contemporains qui créent pour l’Opéra de Paris. Peu d’étoiles à l’Opéra peuvent se targuer d’avoir autant de créations à leur actif qu’Alice Renavand. Ce qui frappe chez elle, c’est une aura mystérieuse, ainsi qu’une plastique très féminine presque étonnante pour une danseuse. Avec les départs d’Agnès Letestu, Isabelle Ciaravola ou Aurélie Dupont, la Direction de la Danse avait besoin d’une étoile pouvant aborder avec crédibilité les rôles de la maturité pour une danseuse, et Alice Renavand semble être toute désignée pour cela. Elle apparaît déjà comme la partenaire idéale pour Stéphane Bullion, orphelin d’Agnès Letestu et Isabelle Ciaravola. Elle devrait en tout cas être particulièrement visible cette année, avec une programmation en adéquation avec son tempérament.
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