Deuxième soirée à l’Opéra Garnier en compagnie de l’Oiseau de Feu, des deux Faunes et du Boléro le 27 mai.
Il n’est jamais facile de s’immerger dans un spectacle au sortir d’une journée de travail. C’est pourquoi j’attendais avec impatience cette deuxième séance en fond de loge pour saisir des détails qui m’avaient échappé à la première vision.
Mission accomplie pour l’Oiseau de Feu que j’ai beaucoup plus apprécié ce soir. Florian Magnenet n’a pas toujours la cote auprès des fervents balletomanes, mais, au hasard des réservations faites à l’avance sans connaître les distributions, je l’ai souvent vu à l’affiche depuis un an, sans déplaisir, et je reste sur le souvenir de sa prestation d’une précision et d’une élégance incomparables dans le mouvement du posthorn de la 3ème Symphonie de Mahler le mois dernier. Le premier danseur était particulièrement touchant dans la mort de l’oiseau rouge, et vraiment en phase avec le corps de ballet.
L’Après-Midi d’un Faune, où Jérémie Bélingard avait pris la place de Benjamin Pech aux côtés d’Eve Grinsztajn, reste très muséal. Il est d’ailleurs assez intéressant de comparer la durée perçue de cette version avec Afternoon of a Faun qui déroule en douze minutes une véritable histoire et qui réussit à m’emporter ailleurs, quelque part dans le studio de danse bleuté. Le couple de danseurs est ici dominé par la grâce et la rayonnante simplicité de Myriam Ould-Braham. Mathias Heymann nous propose une version plus juvénile, moins narcissique, du « Faun » que celle de Stéphane Bullion. C’est à nouveau mon moment préféré de la soirée.
Du côté du Boléro, un des assistants-danseurs du duo Cherkaoui-Jalet, James O’Hara, remplaçait au sein de la troupe Jérémie Bélingard. Depuis dix jours, la pièce semble avoir évolué : les danseurs ont gagné en maîtrise de ce langage chorégraphique inhabituel pour eux, les mouvements semblent plus fluides et couler de source. J’ai même réussi à identifier quelques danseurs : Vincent Chaillet notamment attire les regards. Ce Boléro est un spectacle éminemment divertissant. La pièce déclenche l’enthousiasme des spectateurs, je saisis au passage les adjectifs «sublime», «magistral». Un peu disproportionné et injuste peut-être par rapport au reste du programme ?
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