En ce premier week-end de juin, le Palais des Congrès accueillait un gala Noureev & Friends pour commémorer ce qui aurait été le 75ème anniversaire de Rudolf Noureev. Ce programme concocté par celui qu’on peut qualifier de fils spirituel de Noureev, Charles Jude, actuel directeur de l’Opéra de Bordeaux, était un mélange bien dosé de grands classiques, de néo-classique et de contemporain. En un peu plus de deux heures, nous avons rebalayé les grands rôles de Noureev, évoqué sa riche collaboration avec le Royal Ballet, son travail de chorégraphe avec l’Opéra de Paris ainsi que son éclectisme qui l’a conduit à aborder un répertoire plus contemporain.

Le programme de la soirée

Paradoxalement pour un hommage à Noureev, qui a contribué à revaloriser le rôle du danseur par rapport à la ballerine, ce sont les danseuses qui ont largement contribué à illuminer la soirée: Evgenia Obraztsova, Tamara Rojo, Aurélie Dupont. La star masculine a été sans chauvinisme aucun Mathias Heymann. Brio technique, envolées impressionnantes, partenariat impeccable pour Raymonda, émotion à fleur de peau pour Manfred: il semble, depuis son retour en mars, éprouver à chaque sortie un rare bonheur à être sur scène, un bonheur contagieux qu’il a partagé avec Aurélie Dupont, impériale dans la variation de la claque de Raymonda.

Dans ce type de spectacle, il est parfois difficile de dépasser la simple démonstration de virtuosité technique pour incarner véritablement les personnages. C’est ce que sont parvenus à faire Evgenia Obraztsova et son partenaire du Bolchoï Dmitry Gurdanov dans le Pas de Deux de l’acte III de la Belle au Bois Dormant, ainsi que Tamara Rojo, dans son registre de prédilection, dans le Pas de Deux de la Chambre de Manon avec Frederico Bonelli puis dans Marguerite et Armand avec Rupert Pennefather.

Parmi les autres jolis moments, la variation du Corsaire interprété par le tout récent lauréat des Benois de la Danse et titulaire d’une bourse de la fondation Noureev, Vadim Muntagirov, ainsi que le Petite Mort de Jiri Kylian par la troupe de l’Opéra de Bordeaux.

On retiendra avant tout de ce spectacle qu’il s’agit d’un véritable hommage, organisé avec cœur, et pas d’une simple opération mercantile. Prochaine commémoration en perspective autour de Noureev: le gala proposé par Manuel Legris et le ballet de l’Opéra de Vienne début juillet dans le cadre des Étés de la Danse au Châtelet.

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