En novembre, la soirée Balanchine gagnait en concision en perdant Sonatine et l’hommage à Violette Verdy. 3 pièces seulement donc pour deux entractes.
Le trio de Mozartiana, un ballet toujours aussi languissant, était plus homogène que celui du 27 octobre. Dorothée Gilbert est au sommet de son art, d’une facilité insolente, même si ce n’est pas dans ce registre que je la préfère, et l’association avec Mathieu Ganio est toujours une réussite. Arthus Raveau semble né pour danser Balanchine et il y a dans sa danse une musicalité parfaite et un raffinement qui manquait cruellement à François Alu.
Dans le Brahms-Schoenberg Quartet, on n’était pas loin du casting idéal. Tout d’abord, dans le dernier mouvement, Josua Hoffalt était dans un très grand soir avec une énergie incroyable que l’on s’attend plus à retrouver sur la scène du Bolchoï. Peut-être une des plus belles performances que j’ai vues de lui aux côtés de son Frollo de Notre Dame de Paris et de Colas dans la Fille Mal Gardée, son rôle fétiche. Le duo Alice Renavand – Josua Hoffalt a été un des réussites de cette série de représentations réparties sur 2 saisons, tout comme Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann, impériaux dans le 3ème mouvement. Sur le 2ème mouvement, c’était l’occasion pour moi de revoir Laetitia Pujol que je n’avais pas vue depuis la saison 2014 – 2015, accompagnée ce soir par Stéphane Bullion qui a cumulé 3 partenaires sur ce mouvement, Amandine Albisson, Marion Barbeau et enfin Laetitia Pujol. Quel plaisir de retrouver sur scène cette ballerine à la sensibilité à fleur de peau et à la technique d’une précision absolue. Elle donne des accents différents de ces tours de rôle à sa jeune femme en rose : Amandine Albisson, c’était Scarlett O’Hara, Marion Barbeau, une jeune fille en fleur, et Laetitia Pujol, c’est Madame de Tourvel. Dans le 1er mouvement, Germain Louvet démontrait que sa toute nouvelle promotion est parfaitement méritée, éclipsant un peu, une fois n’est pas coutume, sa partenaire, Léonore Baulac qui m’a semblé un peu en deçà techniquement ce soir, courant après la musique, même si elle donnait un sens à ce qu’elle dansait. J’ai également beaucoup apprécié Séverine Westermann qui a fait briller le rôle de la deuxième soliste. Enfin, petit coup de gueule récurrent en voyant Héloïse Bourdon, anonyme dans le corps de ballet.
A la deuxième vision, j’ai encore davantage apprécié Violin Concerto, car j’avais apprivoisé la musique de Stravinsky. Les duos Amandine Albisson – Stéphane Bullion et Alice Renavand – Karl Paquette remplaçaient Marie- Agnès Gillot – Hugo Marchand et Eleonora Abbagnato – Audric Bezard, apportant une atmosphère différente à la pièce, plus joyeuse et chaleureuse peut-être, moins contemporaine et plus jazzy, moins sculpturale et plus déliée. C’est Amandine Albisson qui donne le la dans cette pièce où elle semble s’amuser comme rarement et être totalement elle-même.
Mots Clés : Alice Renavand,Amandine Albisson,Balanchine,Brahms-Schoenberg Quartet,Dorothée Gilbert,Germain Louvet,Josua Hoffalt,Léonore Baulac,Mathias Heymann,Mathieu Ganio,Mozartiana,Myriam Ould-Braham,Pierre-Arthur Raveau,Séverine Westermann,Stéphane Bullion,Violin Concerto