José Martinez a le chic pour faire plaisir aux balletomanes et pour leur donner envie de reprendre des places. La recette est simple : proposer des distributions de premiers danseurs, qui offrent de l’inédit et la promesse de futures nominations. Je n’avais pas forcément prévu de rajouter une date à mes 2 Paquita de fin d’année, mais l’attrait du duo formé par Ines McIntosh et Francesco Mura était suffisamment fort pour me faire craquer.

Inès McIntosh va devenir étoile, c’est certain, la question est juste de savoir quand. C’est la 3ème fois que je la vois dans un grand rôle en l’espace d’un an et elle est incroyable, c’est de la dynamite sur scène: il y a une fraîcheur et une joie de danser chez elle qui sont contagieuses. Elle était déjà associée à Francesco Mura sur Don Quichotte et c’est un partenariat quasi naturel qui fonctionne à merveille. Ce sont 2 danseurs de « poche » (pas forcément dans les canons habituels de l’Opéra) avec une grande vitesse d’exécution et une ballon exceptionnel. Leurs qualités de danse sont faites pour faire briller le style français mis à l’honneur par Pierre Lacotte. Leur couple est mignon tout plein, et on a l’impression de voir une gravure de costumes d’époque s’animer.

La très belle surprise de cette distribution, c’est également Antoine Kirscher, surprenant de vista comique: il n’hésite pas à en faire des tonnes dans le rôle du « méchant » Inigo et donne un peu plus de peps à l’ensemble du premier acte. D’ailleurs sa variation d’entrée tonitruante fait entrer d’emblée la salle dans le spectacle. On apprécie à nouveau Lorenzo Lelli dans le Pas de Trois : beaucoup de classe et de prestance chez ce danseur qui a une aura de soliste. Il coche, quant à lui, toutes les cases que l’on attend d’un danseur parisien : son ascension dans la hiérarchie devrait être rapide. Il éclipse un peu ses partenaires. Nine Seropian semble un peu crispée, mais on retrouve avec plaisir au premier plan Eléonore Guérineau dans ce registre qui lui sied si bien.

Le 2ème acte est brillant, notamment dans le Grand Pas final où les 2 solistes lâchent complètement les chevaux. On imagine qu’Ines McIntosh a encore une marge de progression et on a hâte de pouvoir admirer. Quant à Francesco Mura, il est en pleine maturité, revenu à l’aisance technique qui était la sienne juste après le COVID. Il a progressé sur les portés, gagné en profondeur artistique. A l’époque la rumeur courait d’une possible nomination, mais son élan avait été brisé par une blessure. Dans un genre différent de Paul Marque, c’est un danseur qui fait vibrer par la pureté de sa danse et sa musicalité. Les fouettés pour elle et le magnifique manège penché tenu jusqu’au bout pour lui font basculer la salle dans un doux délire qui se poursuit jusqu’aux saluts.

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