Final de Cendrillon

La compagnie de Thierry Malandain présente du 09 au 18 avril sur la scène du Théâtre National de Chaillot une relecture contemporaine de Cendrillon, le conte de Perrault, sur la partition de Prokofiev créée en 1945 pour le Bolchoï et qui a inspiré ensuite Frederick Ashton, Rudolf Noureev, Maguy Marin ou encore Jean-Christophe Maillot.

 

Talons Aiguille

Il s’agit d’un spectacle à l’impact visuel indéniable. Les décors très épurés sont des murs transparents où sont incrustés des talons aiguilles noirs (la pantoufle de vair moderne). La scénographie suggère astucieusement l’arrivée du carrosse au bal de la cour, ou encore créé l’illusion du nombre pendant la scène du bal en utilisant des mannequins sur roulette. C’est un peu le contre-pied du spectacle hollywoodien imaginé par Rudolf Noureev pour l’Opéra de Paris.

La chorégraphie est fluide, d’inspiration néo-classique, avec des solistes de grande qualité : Miyuki Kanei est une Cendrillon fragile et lumineuse, le Prince, Daniel Vizcayo, et son chambellan, Arnaud Mahouy, sont très bien techniquement et font preuve d’un beau charisme.

Miyuki Kanei et Daniel Vizcayo

Miyuki Kanei et Daniel Vizcayo

J’ai cependant été déroutée par la transposition du conte, trop intellectuallisante à mon goût et délaissant l’émotion et le merveilleux. La narration m’a semblé assez peu lisible, si on n’a pas comme référence d’autres chorégraphies de l’œuvre. Alors évidemment il s’agit d’une histoire que petits et grands connaissent, et c’est peut être à chacun de se forger sa propre compréhension sur ce qui se déroule sur scène. Pas forcément facile d’identifier les différents personnages. Pour la Belle-Mère et les deux sœurs, s’il n’est pas spécialement choquant qu’elles soient interprétées par des hommes, j’ai trouvé que leur incarnation mi-burlesque mi-zombie créait une atmosphère quelque peu malsaine et cruelle.On se demande si ce ne sont pas elles finalement les héroïnes du ballet, puisqu’elles prennent le pouvoir sur scène, escamotant presque au passage le pas de deux des retrouvailles du Prince et de Cendrillon, pour une conclusion grinçante et pessimiste.

Cendrillon par le Mandalain Ballet Biarritz

 

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