Devenir Danseur… Hasard de la programmation de fin d’année 2012, 3 documentaires en illustrent les étapes depuis la formation jusqu’aux premières années de professionnalisme.

Le Grand Saut (Arte le 09/12, réalisateur : Virginie Kahn) suit le parcours d’enfants qui quittent le foyer familial pour intégrer le Conservatoire à rayonnement régional de Paris. La réalisatrice, avec une grande sensibilité, laisse la parole aux enfants. Ils expriment avec leurs mots leur passion pour la danse, leurs espoirs d’entrer à l’Ecole de Danse de l’Opéra de Paris et leurs doutes face aux premières blessures. On voit un enseignement rigoureux, mais soucieux de respecter l’équilibre de l’enfant et de lui donner les fondamentaux pour un premier épanouissement artistique.

Le Grand Saut de Virginie Kahn

Changement de décor et de mentalité avec le Concours de Danse (« First Position » au cinéma le 12/12, réalisateur : Bess Kargman) qui suit des candidats au Youth America Grand Prix . Ici, on est clairement dans la performance à l’américaine. La question de l’argent (l’argent pour payer les costumes ou le coach individuel, l’argent que l’on gagnera quand on sera pro) est omniprésente. Certaines situations mettent mal à l’aise : des variations d’adulte dansées par de petites filles, la maman qui reporte sur ses enfants sa soif d’épanouissement, le professeur russe mercenaire. On retiendra le petit prodige Aran coaché par Denys Ganio (le père de Mathieu), Joan Sebastian le jeune Colombien qui obtient une bourse pour la Royal Ballet School, Michaela, l’orpheline originaire du Sierra Leone dont le parcours réussit à nous toucher dans ce documentaire très efficace mais formaté.

A côté de tout cela, la formation française apparaît comme un modèle et les jeunes artistes de l’Opéra de Paris que nous fait découvrir la Danse à Tout Prix (France 2 le 26/12) nous semblent très équilibrés : des esprits sains dans des corps sains. Malgré le découpage façon «télé-réalité» retenu par la réalisation, c’est une incursion passionnante dans le quotidien de 4 grands espoirs de la compagnie, Léonore Baulac, Pierre-Arthur Raveau, Héloïse Bourdon et  François Alu, dans les mois qui précèdent le Concours de Promotion. J’ai apprécié la personnalité de Pierre-Arthur Raveau (tant de talents, il y a de quoi faire des jaloux !), son côté très réfléchi et en même temps la joie toute juvénile avec laquelle il se lance dans son premier rôle d’étoile (Colas dans la Fille Mal Gardée). François Alu apparaît quant à lui comme un jeune homme bien de notre époque, plus sportif qu’artiste pour le moment. Ses doutes font sourire quand on voit la variation de Solor qu’il exécute à l’entraînement. Très jolis passages de répétition avec Héloïse Bourdon : séance de travail avec Karl Paquette sur Don Quichotte pour une invitation au Japon et coaching pour le concours avec Agnes Letestu sur la variation du cygne blanc. Un reportage qui aurait mérité une diffusion à une heure de grande écoute.

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