La Tour Saint-Jacques depuis le Théâtre du Châtelet

La Tour Saint-Jacques depuis le Théâtre du Châtelet

Chaque mois de juillet, les Étés de la Danse prennent leurs quartiers au Théâtre du Châtelet. Avec sa salle agréablement climatisée et sa terrasse dotée d’une vue de carte postale, le théâtre a tout de la destination idéale pour occuper l’après-midi des estivants parisiens, d’autant plus que, cette année, la programmation est plutôt grand public (et pas uniquement destinée au balletomane compulsif) avec comme compagnie invitée, l’Alvin Ailey American Dance Theater. Ainsi, comparativement aux précédentes éditions (Ballet de l’Opéra de Vienne, San Francisco Ballet), la salle est-elle copieusement remplie pour cette matinée du samedi 11 juillet.

Alvin Ailey a fondé sa compagnie en 1958, en plein mouvement des droits civiques, une compagnie de danse contemporaine, majoritairement constituée de danseurs noirs, devenue emblématique de la culture afro-américaine et plus largement ambassadrice de la culture américaine dans le monde entier.

LIFT

LIFT : une pièce portée par une belle énergie tribale

Le programme du 11 juillet était assez représentatif du répertoire de l’Alvin Ailey American Dance Theater avec 2 pièces historiques d’Alvin Ailey (Revelations, Pas de Duke), une pièce liée à l’héritage du maître  (Four Corners par Ronald K Brown, chorégraphe afro-américain majeur) et une commande à une chorégraphe tendance du moment  (LIFT par Aszure Barton). La danse contemporaine version Alvin Ailey s’avère assez éloignée de celle qui fait les délices du Théâtre de la Ville voisin. Qu’on aime ou pas les pièces qui sont proposées et qu’on soit plus ou moins sensible à l’accompagnement musical, on n’en demeure pas moins happé face à une démonstration de l’efficacité de l’entertainment à l’américaine qui met en avant les spécificités du style de la compagnie, une danse athlétique et spectaculaire, métissage entre danse classique et influences des cultures afro-américaine  et populaire (danses tribales,  modern jazz, gospel, soul ou plus récemment hip-hop).

Four Corners

Four Corners : Spiritualité entre racines africaines et hip hop

Ce sont sans conteste les oeuvres d’Alvin Ailey qui dominent le programme. Si le Pas de Duke chorégraphié pour Judith Jamison,  la star de la compagnie, et Mikhail Baryshnikov a une esthétique très 70’s et que les interprètes du jour ne sont pas à la hauteur de leurs prestigieux prédécesseurs, il n’en demeure pas moins un petit bijou d’humour et de musicalité rythmé par Duke Ellington.

Alvin Ailey-11 juillet 2015-15-2

Lumières 70’s pour le Pas de Duke

Et surtout, il y a le classique absolu de la troupe, Revelations, une petite demi-heure de grâce aux sources du gospel et du negro-spiritual qui vaut à elle seule de se déplacer. Si le troisième mouvement « Move, Members, Move » déchaîne un enthousiasme très communicatif dans la salle, ce sont les passages plus mélancoliques qui m’ont  fascinée: les ensembles habités par une profonde spiritualité de « Pilgrim of Sorrow » ou le solo masculin introspectif « I wanna be ready ».

Revelations

Revelations

Revelations est habilement positionné en clôture de l’après – midi,  permettant à la troupe de finir sur un triomphe avec rappels et standing ovation.

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