Quel joli ballet servi par un couple délicieux, un dérivatif à la grisaille ambiante !
Myriam Ould-Braham étrenne son titre d’étoile en descendant l’escalier de la ferme sous les applaudissements. On perçoit dans ses premiers pas sur scène une légère émotion, une tension qui s’estompe très vite pour laisser la place à la joie de danser et de jouer. Josua Hoffalt s’est mis au diapason de sa partenaire et lui a même par instant volé la vedette. Sa virtuosité et l’élévation de ses sauts dans sa variation du premier acte ont suscité un murmure admiratif dans l’audience et lui ont valu une salve d’applaudissements particulièrement nourris, idem au second acte avec une série de pirouettes très enlevées.
J’ai été tour à tour attendrie par la délicatesse du pas de deux d’Elssler (sublime portée à une main) ou le baiser suspendu du deuxième acte où le corps de Lise oscillant nous fait presque entendre son cœur battant la chamade, puis amusée par la pantomime de la mère Simone (drôlissime Stéphane Phavorin), la danse des sabots, les scènes avec Alain, le riche fiancé, qui permet à Simon Valastro de démontrer la précision de sa danse et son sens de la comédie. Enfin, on a envie de rejoindre les villageois dans leurs danses si entraînantes : en jeune homme à la flûte, Pierre-Arthur Raveau attire tous les regards.
C’est la première fois que j’appréciais Myriam Ould-Braham dans un rôle titre et j’ai vraiment hâte de la revoir. Pour Josua Hoffalt, je me le rappelle étincelant en Gaston Rieux dans la partie de campagne de la Dame aux Camélias en 2008. Visiblement, cette atmosphère champêtre lui sied à ravir. Je le trouve fort bien assorti avec Mlle Ould-Braham, et je rêve de les admirer dans Giselle.
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