En avant première du prochain programme contemporain de ballet, Teshigawara – Brown – Kylian (31 octobre – 14 novembre), la séance Convergences du 12 octobre nous invitait à une séance de travail réunissant le chorégraphe japonais Saburo Teshigawara et Nicolas Le Riche.

Comme à son habitude, Brigitte Lefèvre a introduit la séance, une introduction pas forcément vendeuse pour le programme. Entre le Glacial Decoy de Trisha Brown dansé dans le silence et la création de Teshigawara autour de chevaux noirs se cachant dans l’obscurité (si l’on en croit le titre), le Doux Mensonge de Kylian semble de loin la pièce la plus accessible. Le rapport qualité/prix des places à Garnier risque de dissuader de tenter l’expérience.

La séance qui a suivi n’a pas dissipé ma perplexité. Cela a commencé par environ 10 minutes d’un échauffement basique de Nicolas Le Riche sous la conduite précise du chorégraphe japonais. C’est assez étonnant  néanmoins de voir comment ces mouvements simples prennent une toute autre dimension lorsqu’ils sont exécutés par Nicolas Le Riche.

Dans la deuxième partie, il est beaucoup question de la mémoire. Teshigawara essaie de questionner ses danseurs sur des mouvements tels que la marche ou le saut, et souhaite leur faire faire table rase des séquences qu’ils ont assimilées et mémorisées dans leur carrière. La capacité à mémoriser, c’est une des caractéristiques des grands danseurs. Que se passe-t-il s’ils parviennent à oublier leurs acquis? C’est grosso modo autour de cette réflexion que tourne le travail du chorégraphe avec les étoiles de l’Opéra.

Nicolas Le Riche improvise ensuite une longue séquence autour du saut avec en fond sonore des chevaux au galop.

On conclut par une séance de questions-réponses avec le public où Nicolas Le Riche joue les interprètes et s’essaie à vulgariser les pensées du senseï à la fois énigmatique et volubile. En gros, on en est encore au stade d’ateliers de travail / réflexion qui vont permettre au maître de façonner les trois étoiles (Le Riche, Dupont et Bélingard) qui participeront à la création. Il ne faut en tout cas pas s’attendre à retrouver une chorégraphie identique chaque soir.

Brigitte Lefèvre, malicieuse, a le mot de la fin. C’est normal que nous n’ayons pas toutes les réponses (et nous ne les aurons sans doute pas en allant voir le spectacle) car le maître mot de Teshigawara est le questionnement.

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