Fin de saison à l’Opéra Bastille, avec une dernière distribution de luxe pour Notre Dame de Paris.

Ludmila Pagliero est l’Esmeralda la plus impressionnante techniquement. Les équilibres sont magnifiques, le travail des pieds est d’une précision diabolique et elle semble aller 1 fois et demi plus vite que ses collègues lors de ses fouettés et pirouettes. C’est particulièrement flagrant lors de la poursuite dans la Cour des Miracles où elle réussit à rester gracieuse et légère en courant avec ses pointes.

Sur le plan du jeu, elle est une Esmeralda moins aimable que celle d’Alice Renavand. Alice Renavand séduit ses trois partenaires un peu sans y prêter attention, alors que Ludmila Pagliero est une jeune fille avide de plaire.

Le pas de deux du deuxième acte

Sa relation avec Quasimodo apparaît plus mue par la pitié que par un embryon d’amour que faisait si bien ressortir le couple Bullion – Renavand.  Cela se traduit dans le partenariat avec Karl Paquette (bruni pour l’occasion), Quasimodo presque discret, qui se fond dans le paysage. Il y a quelque chose de touchant dans cette  humilité et cette soumission du bossu. Le pas de deux des deux étoiles suscite des murmures admiratifs, mais on souhaiterait un peu plus d’aspérités dans leur relation.

Karl Paquette face à la foule

C’est finalement la relation d’Esmeralda à Frollo et Phoebus qui a le plus suscité mon intérêt dans cette distribution.

Josua Hoffalt est Frollo

 

Josua Hoffalt est particulièrement à son aise dans la peau du prêtre tourmenté (qui lui permet de sortir des rôles de gentil garçon), et Fabien Révillion a réussi à faire quelque chose du personnage de Phoebus. En le jouant au premier degré et en faisant preuve d’une belle prestance technique, il a finalement échappé au ridicule. Le pas de trois Esmeralda – Frollo – Phoebus est pour moi le temps fort de cette représentation.

Fabien Révillion est Phoebus

Après une deuxième partie de saison marquée par le style, la joliesse et la mythologie, Notre Dame de Paris avec son côté grand spectacle boursouflé aura eu le mérite de nous faire redécouvrir des facettes moins policées d’une troupe qui a l’air de beaucoup s’amuser dans ce registre.

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